L’éducation devient une marchandise : critique de l’inféodation de l’école au capitalisme cybernétique
Conférence d’Éric Martin



À l’Annexe A4.82a, de 11 h à 12 h 30
Arrimer de plus en plus l’école aux « besoins » du marché et des industries, employer la recherche universitaire pour nourrir l’innovation technoscientifique et le profit des grandes corporations : la société postmoderne, marquée par le capitalisme cybernétique, transforme les institutions d’enseignement modernes en organisations, comme l’avait identifié le sociologue Michel Freitag dans Le naufrage de l’université. Ceci signifie que l’école adopte de plus en plus le fonctionnement d’une entreprise, qu’elle se branche elle-même sur d’autres entreprises afin de les fournir non seulement en main-d’œuvre polyvalente mais aussi en connaissance brevetable et marchandisable. Cette conférence explore le phénomène de la marchandisation de l’éducation, lequel détourne l’enseignement de ses finalités humanistes ou citoyennes pour en faire un rouage de l’accumulation de valeur. Or, le XXIe siècle, marqué par la crise écologique et une augmentation des inégalités sociales, exige plutôt de penser une éducation capable de former des êtres capables d’autonomie, de jugement et soucieux de prendre soin des sociétés et de la nature.
Éric Martin est docteur en pensée politique de l’Université d’Ottawa et professeur au Département de philosophie du Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu. Il a publié, à titre de co-auteur ou d’auteur, les ouvrages suivants : Université Inc. (Lux, 2011), La tyrannie de la valeur (Écosociété, 2014), Les racines de la liberté (Nota Bene, 2014), Un pays en commun (Écosociété, 2017), Bienvenue dans la machine (Écosociété, 2023). Il est chercheur-associé à l’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS) et co-coordonnateur du Collectif Société.
Crédit photo : Louis Asselin